C’est vrai. On aurait pu. Tu sais.
On aurait pourtant pu s’aimer sans en crever.
On aurait pu essayer d’être un couple d’une rare niaiserie.
L’amour rend con, il paraît
On aurait eu une excuse,une justification .
Se cacher dans des petits endroits secrets pour se bécoter,
Parce que bien sur, pas de sexe, ou alors ne surtout pas en parler,
C’est méga tabou une vraie relation .
On pourrait aussi devenir une bande de pathétique vaseux
À se regarder pendant une éternité,dans le blanc des yeux,
S’écrire des mots doux et se faire des sourires douteux de mièvrerie.
Oh oui, ce que ça serait beau ça aussi…
Mais j’avoue que ça n’aurait aucun intérêt.
Quand on aime, c’est pour mourir d’amour.
C’est pour se brûler les sens jusqu’au petit matin et ensuite regretter.
C’est se cracher au visage et croire qu’on ne s’aime pas
Et se jeter l’un sur l’autre comme si le monde allait s’écrouler
Et qu’on ne voudrait pas crever ailleurs que dans nos bras,
Dans nos étreintes de satin, à hurler à la pleine lune, nos maux d’amour.
C’est se mentir et se dire d’arrêter de se fréquenter.
C’est pleurer. Anoréxier sa vie de nos contreverités.
Vomir l’hypocrisie de quand on se croise dans les allées.
C’est se croiser et se sourire comme si de rien n’était.
Tu vois, comme ça, ça serait le summum de la fausseté,
L’on pourrait presque dire de l’horreur, parce qu’on le ferait,
Par jeu, de s’arracher le coeur à pleines mains,
Avec une volonté terrifiante de souffrir plus que l’autre,
De se mordre au coeur avec froideur comme si rien n’était vrai,
Ou plutôt comme si on avait voulu que rien ne soit vrai
Tout en sachant qu’on ne pourra,si un rêve ce n’était
Que crever !