L’hiver… Miriam Daher

L’hiver s’annonce à grand fracas

Le paysage s’habille de blanc

Des plumes volettent ici-bas

On ne distingue plus le petit banc.

Le décor peint sa virginité.

Caché là sous cette neige vierge

Une braise pulsante brillante .

Pourtant, aucun feu ne pourrait

Survivre à cette froideur pétrifiante,

Survivre la noirceur de la nuit stridente,

Ni enterré,sous la neige inaperçu

Troubler le blanc ininterrompu.

Mais cependant, ils l’ont trouvé

Ici même, en ce lieu,

Leur enfant bienheureux.

Un endroit parfait

Camouflant leur péché

Sous cette virginité étoilée.

Avant de s’en aller

Devant le feu,se déshabiller

Baiser encore à l’odeur du bois brûlé.

Bientôt l’astre paillette la plaine enneigée .

Règnent calme, sérénité dans ce jour, où l’heure semble abrégée.

Le matin brille sous un buvard

Les enfants réjouis,jouent émerveillés

À tracer des chemins au hasard

Que la bise s’amuse à balayer.

Elle mord, pique, les joues rougies

La tempête déchaîne sa haine

Les petits de froid sont transis

Elle infiltre leurs vêtements de laine.

Les mains tendues vers la flamme

Appréciant cette apaisante chaleur

Les enfants retrouve leur âme

Devant une tartine de beurre.

Et durant la soirée, la neige ne cesse de tomber

Effaçant les jeux des heures passées.

Demain,une nouvelle feuille blanche dans la lumière du matin

Préparant une bataille de neige sans fin.

Et encore je marcherai à travers la neige scintillante

Violant la virginité du décor peint

Ces flacons, de la mort de l’automne, couvrant le chagrin

Où je trouve sur un buisson une rose gelée

Sa beauté tenue sans âge dans le souffle glacé.

Combien ai-je envie à nouveau ces pétales de toucher

Ces lèvres de velours humides qui promettent une telle félicité

Ouverte dans la passion

En chuchotant mon nom

Alors que je dérive dans les rêves d’un baiser essoufflé

Combien ai-je envie cette rose cueillir

Près de mon cœur endolori, la tenir

Et la libérer de cette glace ,cette aridité.