آمال البيروتي طربيه
Texte d’un auteur inconnu, mais c’est tellement beau……….
J’étais en avion, sur le chemin du retour depuis Beyrouth vers Paris, où j’habite depuis maintenant plus de 26 ans.
A l’aeroport, je remettais mon passeport au douanier, et lorsqu’il lut: “Lieu de Naissance: Beyrouth”, il me demanda:
– Comment va le Liban? Ca peut aller, lui répondis-je. Tout ce que l’on souhaite, c’est que ça continue à aller autant bien que mal…
– Depuis combien de temps vivez-vous en France?
– Je viens de boucler ma 26ème année.
– Et quelle est la dernière fois ou vous êtes retourné au Liban?
– C’était il y a un mois, pour passer les vacances de Noel avec le reste de ma famille Libanaise.
Il me fixa en souriant et me dit:
– Lequel des deux aimez-vous le plus, le Liban ou la France?
– La différence que je fais entre le Liban et la France, est exactement celle que je fais entre ma mère et mon épouse. Mon épouse, je l’ai choisie, je suis tombé sous son charme, je l’aime, j’en suis amoureux, mais elle ne peut en aucun cas me faire oublier ma mère.
Je n’ai pas choisi ma mère, mais je sais que je lui appartiens. Je ne me sens bien que dans ses bras; je ne pleure que sur son épaule.
Il referma mon passeport, me fixa avec étonnement, puis me dit:
– On entend souvent dire que la vie est très difficile au Liban. Comment pouvez-vous aimer autant ce pays?
– Vous voulez dire “ma mère”?
Il sourit et dit: supposons-le.
– Ma mère est peut-être pauvre; elle n’a pas de quoi me payer mes soins, encore moins les honoraires du médecin, mais la tendresse de son giron quand elle m’étreint, et la chaleur de son cœur lorsque je suis dans ses bras, suffisent à me guérir.
-Décrivez-moi le Liban.
– Il n’a pas la beauté blonde, mais la vue de son visage vous apaise. Il n’a pas les yeux bleus, mais sa vue vous met en sécurité. Ses vêtements sont simples, mais ils portent dans leurs plis bonté et miséricorde..
Il ne se pare pas d’or et d’argent, mais il porte à son cou un collier d’épis de blé, dont il nourrit tout affamé. Les brigands l’ont spolié, mais il continue de sourire.
Il me remit mon passeport et dit:
– Je connais le Liban à travers les écrans de la télé, mais je n’y trouve rien de ce que vous m’avez décrit.
– Vous avez vu le Liban des cartes géographiques. Quant à moi, je parle du Liban enfoui dans mes entrailles.
– Je souhaite que votre fidélité pour la France égale celle que vous ressentez pour le Liban… Je veux dire votre fidélité à l’épouse autant qu’à la mère.
– Entre la France et moi, existe un contrat auquel je dois fidélité, et je ne suis pas de ceux qui ne respectent pas leur contrat. Et je souhaiterais que vous sachiez que cette fidélité, c’est ma mère qui me l’a enseignée….