Ghada Ghoson
Je suis à la recherche
D’un pays perdu
D’une identité pointue
D’une vérité assidue
Je ne trouve face à moi
Qu’une morale galvaudée
Qu’un honneur vilipendé
Qu’un sentiment calomnié
Je cherche mon vieux Liban
Le Liban des anciens
Le phare du Levant
L’ambition des Phéniciens
Où sont passées les querelles
La conviction de savoir
Verset de Coran, parole d’Evangile
Le tapis de prière, le fier encensoir
Tout le monde prend le large
Fait de grandes déclarations
Tous s’en font une raison
Car trop lourde est la charge
Pourtant rien n’est perdu
Même quand tout fiche le camp
Et que la route est ardue
Car il s’agit de notre beau Liban
Nous l’avons laissé à d’autres
N’y avons pas cru suffisamment
Nous avons oublié les nôtres
Et leurs sacrifices enivrants
Nous avons négligé de le définir
Chacun de sa petite idée y allant
Et laissé la gangrène sévir
Rêvant à des lendemains chantants
On l’aime ou on le quitte
Les chemins ne sont pas équivalents
Il ne faut pourtant pas qu’on l’évite
Ce débat qui revient incessant
Religieux, laïque, hospitalier, joyau ou écrin
Arabe, chrétien, syriaque ou musulman
Peut-être avons-nous péché
Par excès de complexité, mufti ou évêché
Il est tout cela et rien de moins
Il est entier, béni, ensorcelant
Le Liban est une nation, pas un gîte
Et il faut s’y accrocher fermement