Automne…

Par Miriam Daher

Les coings et le soleil ont jauni

Les étoiles sont plus brillantes

Et la lune est déjà plus froide.

La mer d’automne gémit

Après un amour perdu

Quand elle se retire battant le rivage

Déborde du fond de moi

Le regret de l’ été passé

Comme du papier déborde l’encre

Voici que la saison décline,

L’ombre grandit, l’azur décroît,

Le vent fraîchit sur la colline,

L’oiseau frissonne, l’herbe a froid.

Août contre Septembre lutte,

Chaque jour perd une minute,

Chaque aurore pleure un rayon.

La mouche , comme prise au piège,

Est immobile à mon plafond , 

Et comme un blanc flocon de neige,

Petit à petit, l’ été fond.

Voici venu le froid radieux de septembre:

Le vent voudrait entrer et jouer dans les chambres,

Mais la maison a l’air sévère, ce matin,

Et le laisse dehors qui sanglote au jardin.

Comme toutes les voix de l’ été se sont tues!

Tout est transi,tout tremble et tout a peur

Que la brise grelotte et que l’eau même a froid.

Les feuilles dans le vent courent comme des folles

Elles voudraient aller où les oiseaux s’envolent

Mais le vent les reprends et barre leur chemin

Elles iront mourir sur les étangs demain.

Le silence est léger et calme par minute

Le vent passe au travers comme un joueur de flûte,

Et puis tout redevient encore silencieux

Et l’Amour qui jouait sous la bonté des cieux

S’en revient pour chauffer devant le feu

Qui flambe ses mains pleines de froid et ses pieds frileux,

Et la vieille maison qu’il va transfigurer

Tressaille et s’attendrit de le sentir entrer.